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Amours moissonneurs par Jean-François de Clermont

Découvrez comment les amours perdent leurs ailes au fil du XVIIIe siècle.

Présentation de l'oeuvre

Jean-François de Clermont (1717-1807), Amours moissonneurs. Allégorie de l’été. Huile sur toile, 80 x 70 cm. Sermentizon, Château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Hervé Lewandowski / CMN

Le thème de l’amour moissonneur vient de l’univers du peintre François Boucher, comme en atteste un tableau passé en vente publique (vente Michael Zeller, Lindau, 23.09.2004). Davantage connu pour ses nus féminins, François Boucher a également exécuté de nombreux tableaux décoratifs mettant en scène des putti, petits amours pourvus d’ailes. Dans ses innombrables tableaux figurant des déesses François Boucher se plaît à mettre en scènes de nombreux Cupidons individualisés, aux poses très variées et aux occupations diverses, formant souvent une autre scène dans le tableau.

Dans le tableau d’Aulteribe, les amours ont perdus leurs ailes, comme on le constate également dans d’autres compositions, comme avec Hugues Taraval (1729-1785) avec ses Putti aux bulles de savon, 1760 (Vente Finarte, Milan, 09.06.1999) ou Nicolas René Jollain, le Jeune (1732-1804) avec son Enfant endormi de 1781 (Londres, Wallace Collection). À la même époque pourtant, François Boucher livre encore un pendant, Les amours endormis et Les amours éveillés (Toulouse, collection Bemberg) avec des enfants ailés.

Les Amours vendangeurs de Jean-Jacques Lagrenée (1739-1821), passés en vente publique le 21.09.2016 à Cologne (vente Lempertz) pourraient orienter vers une attribution au peintre pour le tableau, cette allégorie de l’automne pouvant faire clairement pendant à celle de l’été d’Aulteribe. Cependant, l’huile sur panneau de Cologne, de très petites dimensions, présente des caractéristiques bien différentes tant sur le plan du dessin que de la couleur, bien plus vive.

La manière de ce tableau se rapproche bien davantage de celle de Jean-François de Clermont (1717-1807), habile dessinateur et peintre connu pour ses pastorales dans le style de Boucher, mais aussi ses putti, exécutés de manière assez large comme le montre le carnet de dessins au lavis conservé à la bibliothèque municipale de Reims.

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

A. Ananoff et D. Wildenstein, L'Opera Completa di Boucher, Milan, 1980.
A. Laing, François Boucher, 1703-1770, cat. exp, New York, Detroit, Paris, 1986-1987.

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