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Une Adoration des mages par Nicolas Loir

Découvrez cette huile sur cuivre, dont la production est destinée aux oratoires particuliers.

Présentation de l'oeuvre

Nicolas Loir (1624-1679), Adoration des mages. Huile sur cuivre, 15,5 x 20,5 cm. Château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Hervé Lewandowski / CMN

 

L’œuvre du château d’Aulteribe, de très petit format est une huile sur cuivre, dont la production est destinée à la contemplation individuelle et rapprochée, pour les oratoires des particuliers. Le succès de ces œuvres relève autant du goût pour les supports rares et précieux que d’une recherche de durabilité. L’huile sur cuivre est en effet transportable, ce qui lui assure une diffusion rapide dans toute l’Europe, à l’image de l’estampe.

La technique de la peinture sur cuivre, dérivée de celle de l’émail translucide, devient très populaire en Europe entre 1575 et 1650. Cette pratique s’est intensifiée dans la seconde moitié du siècle, au moment où les artistes nordiques - flamands, hollandais et allemands - alors actifs en Italie à Rome et Bologne, ont été séduits par cette technique et l’ont massivement adoptée. Puis de nombreux artistes et marchands flamands, fuyant la situation politique des Pays-Bas, se sont retrouvés à Paris à la fin du XVIe siècle, nouant des liens avec les artistes français. C’est ainsi que plusieurs marchands d’huiles sur cuivre se trouvent sur le pont Notre-Dame et dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, lançant la vogue pour ce type d’œuvre en France.

La scène présente toutes les caractéristiques propres à l’artiste parisien Nicolas Loir, formé auprès des peintres Simon Vouet et de Sébastien Bourdon. Ce dernier, fils du célèbre orfèvre Nicolas I Loir, est en effet rompu à la précision technique. Les thèmes religieux et la Sainte Famille en particulier demeurent ses sujets de prédilection. Un modelé délicat et une palette sensuelle, inspirée par l’œuvre de Nicolas Poussin, découverte lors de son séjour à Rome de 1647 à 1649 en compagnie du secrétaire d’ambassade et historien de l’art André Félibien. Après son retour en France, en 1650, il reçoit de prestigieuses commandes, notamment pour la Compagnie des orfèvres à Notre-Dame de Paris, et bénéficie du soutien du peintre Charles Le Brun et du roi Louis XIV. L’influence de Poussin lui permet d’élaborer son propre style classique, fait de compositions savantes et pédagogiques, d’une palette claire, avec l’usage des suaves coloris de rose, jaune et bleu.

 

Nicolas Loir (1624-1679), L'Annonciation. Huile sur cuivre, 21,5 x 16 cm. Rennes, musée des Beaux-Arts

© MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Manuel Salingue

 

Nicolas Loir (1624-1679), Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste. Huile sur cuivre, 38 x 24 cm. Paris, vente Millon Riviera, 25. 04. 2019

© Million Riviera OVV.

 

Nicolas Loir (1624-1679), Adoration des bergers, vers 1660. Huile sur toile, 28 x 36 cm. New Heaven, Yale University Art Gallery

© Yale University Art Gallery.

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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