Art & Architecture

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Portrait de femme par l’atelier de François de Troy

Pour en savoir plus sur la mode des années 1680-1690.

Présentation de l'oeuvre

Atelier de François de Troy (1645-1730), Portrait de femme, vers 1780-1790. Huile sur toile, 89,5 x 68,5 cm. Château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Hervé Lewandowski / CMN

 

Le manteau bleu arboré par la jeune femme pouvant être un manteau ducal, ce portrait peut être mis en rapport avec celui de François de Troy figurant Françoise Marie de Bourbon (1677-1749), dite « Mademoiselle de Blois », duchesse d’Orléans en 1692, conservé au château de Versailles. Le même peintre, François de Troy, a également portraituré son aînée, Marie-Anne de Bourbon (1666-1739), première Mademoiselle de Blois, princesse de Conti en 1680, qui présente des traits nettement plus compatibles avec le portrait d’Aulteribe. Un autre portrait passé en vente publique (vente Drouot, Paris, 14.12.2018) attribué à François de Troy, vient confirmer cette hypothèse. Il est décrit comme Portrait présumé de Marie-Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Blois, princesse de Conti (1666-1739) et présente de nombreuses similitudes avec le portrait conservé à Aulteribe. Le nom d’Alexis Simon Belle a pu être avancé pour ce portrait, notamment en raison du dessin des yeux prolongeant l’arête du nez, mais le faire porcelainé du bras n’est pas caractéristique de sa manière.

Le tableau est en tout cas peint vers les années 1680-1690, en raison des détails caractéristiques de la mode de l’époque que nous retrouvons dans ce tableau. La jeune femme porte une mantua, très inspirée de la robe de chambre masculine, qui apparaît dans les années 1670, et arbore un manteau de velours bleu porté sur l’épaule droite, de manière à ce qu’il flotte en marchant. Le tissu de la robe est irisé, cintré à la taille et aux manches par un bijou qui semble d’inspiration orientale.

Le bijou doré porté au bras, faisant bouffer le haut de la manche à pagode, c’est-à-dire flottantes du coude à la main, est typique de la mode du XVIIe siècle, tout comme les cheveux, coiffés en hauteur avec rubans ou peigne, faisant retomber de part et d’autre du front deux petites boucles. Les traits du visage diffèrent cependant sensiblement. L’art du portrait des dames de la Cour n’aide guère, car force est de constater que nombre d’entre eux sont très idéalisés, tant dans le traitement de la carnation que celui des traits.

Dans le portrait d’Aulteribe, le modelé de la main gauche ainsi que du visage est de très belle qualité, en fort contraste avec l’arrière-plan du portrait qui apparaît esquissé. Les drapés aux mouvements nombreux, ont quant à eux perdus une grande partie de leur qualité en raison d’une altération des pigments. L’effet scintillant de la robe est aussi de belle qualité, mais à maints égards ce tableau donne le sentiment d’être inachevé, surtout dans le traitement des brocards scintillants, très en vogue à la fin du XVIIe siècle, à peine ébauché.

 

 

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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