Art & Architecture

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Guy François, Femmes illustres, allégories ou saintes ?

Partez à la découverte des mystères de ces six portraits de femmes.

Présentation de l'oeuvre

Guy François (v. 1578-1650), Six allégories ou saintes, vers 1640-1650. Huiles sur bois, 62 x 92 cm, château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

 

Guy François (v. 1578-1650), Six allégories ou saintes, vers 1640-1650. Huiles sur bois, 62 x 92 cm, château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

 

Guy François (v. 1578-1650), Six allégories ou saintes, vers 1640-1650. Huiles sur bois, 62 x 92 cm, château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

 

Guy François (v. 1578-1650), Six allégories ou saintes, vers 1640-1650. Huiles sur bois, 62 x 92 cm, château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

 

Guy François (v. 1578-1650), Six allégories ou saintes, vers 1640-1650. Huiles sur bois, 62 x 92 cm, château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

 

Guy François (v. 1578-1650), Six allégories ou saintes, vers 1640-1650. Huiles sur bois, 62 x 92 cm, château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux

 

Issu de la tradition littéraire inaugurée par Boccace par la publication de son De claris mulieribus, le thème des « Femmes Illustres », ainsi que les recueils qui en rassemblent les biographies, connaissent un succès grandissant au cours des XVIe et XVIIe siècles, et culmine lors des premières années de la régence d’Anne d’Autriche jusqu’à la veille de la Fronde, à contre-courant du discours sur « la femme » n’est le plus souvent qu'un discours contre les femmes.

Cette littérature qui célèbre « le triomphe de la femme » est certes féministe, mais demeure élitiste. Ces ouvrages sont dédiés « à la première d'entre toutes les Dames », la Reine, puis, plus largement aux femmes de l’aristocratie des Salons. Afin de plaire à cette clientèle féminine, une série de « Femmes illustres » a été peinte par Nicolas Prévost pour le cabinet de la reine au château de Richelieu, et Simon Vouet en exécute une autre pour l’appartement de la régente au Palais Cardinal.

L’ensemble des tableaux conservés au château d’Aulteribe pourrait ainsi relever de ce genre, mais le projet iconographique d’un tel ensemble fait débat : s’agit-t-il de femmes illustres, ou de simples allégories et pourquoi pas de saintes ? On peut en effet reconnaître sainte Françoise romaine pleurant sa fille, Olive de Palerme tenant un sceptre et une branche d’olivier ou sainte Cécile, patronne des musiciens, tenant un triangle et une baguette…

Le doute provient d’une comparaison avec une autre série peinte par Guy François, figurant des « Femmes Fortes » ou « Femmes illustres », conservée dans une collection privée en Haute-Loire, datée de la toute fin de la carrière du peintre. Cette série célèbre clairement des « femmes illustres », comme Zénobie, Porcia, Panthée ou Lucrèce.  En dépit de cette pertinente comparaison sur le plan de la série, le thème des « Femmes illustres » n’est probablement pas à retenir pour ce peintre caravagesque originaire du Puy-en-Velay, qui s’est surtout illustré dans le domaine de la peinture religieuse, et dont le musée du Louvre conserve une Sainte Madeleine. Il s’agit donc plus probablement de figurations de saintes.

Bruno Saunier, spécialiste du peintre, formule l’hypothèse que ces œuvres proviennent du château de Sistrières dans le Cantal, dont le mobilier a été hérité de la famille de Murat-Sistrière, alors que Georges Arthur de Pierre (1839-1918) se marie avec Anne-Marie de Murat Sistrière en 1866. Cette Analyse est tout à fait probante, dans la mesure où ces œuvres sont assez dissonantes au sein de la cohérence historique de la collection de peintures constituée au XIXe siècle au château d’Aulteribe.

Pour aller plus loin

Le siècle de Rubens dans les collections publiques françaises [exp. Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 1977-1978], cat. exp. sous la dir. de Jacques Foucart, p. 54, n°19.

Bruno Saunier, Guy François. Peintres caravagesques du Puy-en-Velay, Paris, Arthena, 2018, p. 175-176.

Marie-Félicie Pérez, Bruno Saunier, « Une série des femmes illustres ou femmes fortes par Guy François (1578? -1650) », In Situ, revue des patrimoines [en ligne],2009 

Autrice de la notice

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    Morwena Joly-Parvex

    Conservatrice du patrimoine

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