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Paysage au coucher du soleil par Théodore Rousseau

Partez à la découvert de l’un des membres fondateurs de l’École de Barbizon.

Présentation de l'oeuvre

Étienne Pierre Théodore Rousseau, dit Théodore Rousseau (1812-1867), Paysage au coucher du soleil. Huile sur bois, 32,5 x 41,5 cm. Château d’Aulteribe (Sermentizon)

© Hervé Lewandowski / CMN

 

Théodore Rousseau se forme d’abord chez les peintres néoclassiques Jean-Charles Rémond et Guillaume Guillon-Lethière, alors que le peintre est attiré par les paysages d’Auvergne, et non par ceux d’Italie, de même qu’il est attiré par les peintres nordiques, apprécie Constable et les artistes anglais. Les voyages du peintre en Auvergne, dans le Jura, dans les Pyrénées, lui offrent la possibilité de découvrir des paysages variés qu’il étudie sur le motif, particulièrement attentif aux jeux de lumière. À partir des années 1830, il travaille régulièrement dans la forêt de Fontainebleau et la critique lui reconnaît du talent dès ces années, alors qu’il sera refusé par le jury du Salon officiel de Paris de 1836 à 1841.

Théodore Rousseau est alors considéré comme l’un membre fondateur de l’École de Barbizon, école qui rassemble un ensemble d’artistes peintres ayant trouvé une même source d’inspiration dans la forêt de Fontainebleau, comme Camille Corot (1796-1875), Charles-François d’Aubigny (1817-1878) ou Jean-François Millet (1814-1875).

À partir de 1850, il connaît le succès critique et commercial comme en témoigne les achats de collectionneurs comme Charles Blanc (1813-1882) ou Paul Durant-Ruel (1831-1922). Son naturalisme poétique, dont le sujet principal est l’arbre et la lumière, est défini par Baudelaire dans son Salon de 1846 comme un « naturaliste entraîné sans cesse vers l’idéal », raison pour laquelle Rousseau a pu être considéré comme un précurseur du mouvement impressionniste.  

La collection de peinture d’Aulteribe compte peu de paysages, hormis celui idyllique d’Etienne Allegrain, de petit format lui aussi, alors que ce genre est souvent très représenté dans les collections particulières dans la mesure où le genre est très décoratif. On peut dès lors s’étonner de ce choix particulier, dont le choix revient probablement au couple formé par Caroline Costaz et Arthur Onslow, frère d’Henriette Onslow, marquise de Pierre. Arthur Onslow (1832-1904) est en effet lui-même peintre, actif en Auvergne, lui-même oncle du peintre de paysages Edouard Onslow (1830-1904).

Le petit format du tableau conservé à Aulteribe, signé, est tout à fait courant dans l’œuvre de Rousseau, de même que celui du crépuscule. Afin d’exalter l’aspect tout à la fois naturel et idyllique de ce paysage, l’artiste travaille à l’aide de toutes petites touches et d’une variété infinie de notations colorées, depuis le fouillis de la végétation au centre du tableau jusqu’à la percée lumineuse du ciel, répondant à celle de t’étendue d’eau au premier plan. Le tableau frappe par son exécution, dans la mesure où la lumière tombant sur le tableau peut en modifier considérablement la perception des couleurs. Pris en plein jour avec une lumière venant par la droite, le tableau est de tonalité bleue, alors qu’il devient rose avec une faible lumière.

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Vincent Pomarède, L’École de Barbizon : peindre en plein air avant l’impressionnisme, Lyon, musée des Beaux-Arts, 2002.

Théodore Rousseau, 1812-1867 : le renouveau de la peinture de paysage, cat. exp., Meudon, musée d'Art et d'Histoire, 23 février - 28 avril 2013, Meudon, Musée d'art et d'histoire de Meudon éd., 2013.

Théodore Rousseau 1812-1867, musée du Louvre, Paris, France - 29 novembre 1967 - 12 février 1968, Paris, musée du Louvre, 1968.

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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